
La plupart
des centrales nucléaires françaises fonctionnent avec des réacteurs à eau sous
pressions (REP), qui comprennent trois circuits indépendants :
Le circuit
primaire qui extrait la chaleur produite par la fission des
atomes d'uranium à l'intérieur des éléments combustibles, et la transfère, grâce
à des échangeurs de chaleur (ou générateur de vapeur), au circuit secondaire.
L'eau du circuit primaire n'est jamais en contact avec l'eau secondaire. Le
circuit primaire comprend la cuve, les générateurs de vapeur et le
pressuriseur.
Le circuit
secondaire : la vapeur créée dans les générateurs de vapeur est
collectée par les tuyauteries du circuit secondaire, et alimente la turbine.
Après sa poussée sur les ailettes de la turbine, la vapeur détendue est
condensée. L'eau recueillie est alors renvoyée aux générateurs de vapeur.
Le circuit de
refroidissement : l'eau
froide de ce circuit, en provenance d'un fleuve ou de la mer, permet la
condensation de la vapeur du circuit secondaire. C'est l'indispensable source
froide de toute machine thermique. Si le débit de la rivière est trop faible,
ou si l'on veut limiter son échauffement, on utilise des tours de
refroidissement, ou aéroréfrigérants. L'eau échauffée provenant du condenseur,
répartie à la base de la tour, est refroidie par le courant d'air qui monte dans
la tour. L'essentiel de cette eau retourne vers le condenseur, une petite partie
s'évapore dans l'atmosphère, ce qui provoque ces panaches blancs
caractéristiques des centrales nucléaires.
Le
coeur du réacteur : La
source de chaleur est le coeur du réacteur. L'uranium s'y trouve sous forme de
petites pastilles cylindriques de8 mm de diamètre, en oxyde d'uranium,
empilées dans des tubes en zirconium, appelés gaines, parfaitement étanches :
les crayons combustibles ainsi formés sont regroupés en assemblage de section
carrée, qui en contiennent 264. Chaque assemblage combustible a plus de
4,5 m de
hauteur, pour une masse de 700 kg environ ; on compte 193 assemblages dans une centrale
de 1 300 MW, soit au total plus de 50 000 crayons, et environ 100 tonnes
d'uranium, un uranium enrichi à 3 % d'uranium 235, dont les fissions fournissent
l'énergie, la chaleur. On renouvelle un tiers ou un quart des assemblages chaque
année.
Le
circuit primaire : autour
de la cuve du réacteur, sont disposées quatre boucles identiques, chaque boucle
comprenant un générateur de vapeur et une pompe. De plus, un pressuriseur est
chargé de maintenir l'eau du circuit primaire sous forte pression (155 bar)
puisqu'elle ne doit pas bouillir alors qu'elle est portée à plus de
300°C.
La
salle des machines : elle
abrite le groupe turbo-alternateur. On trouve sur la même ligne d'arbre les
différents corps de la turbine : un corps haute pression, trois corps basse
pression puis l'alternateur ; au total 74
m de longueur. Le rotor du groupe
turbo-alternateur tourne à 1 500 tours/minute. A pleine puissance, le débit
vapeur traversant la turbine est de l'ordre de 8 000 tonnes/heurs à une
pression de 70 bar et à une température de 280°C.
Fondé sur
la découverte de l'équivalence entre masse et énergie, le nucléaire n'est
initialement sorti des laboratoires de physique quantique, en 1942, qu'en vue de
ses applications militaires. Dans l'après-guerre, il a permis simultanément de
développer une seconde génération d'armes - bien plus puissantes que les
premières -, qui a joué un rôle stratégique majeur au cours de la guerre froide,
et de mettre en oeuvre de très importantes applications civiles. Le nucléaire
soulève aussi divers problèmes environnementaux essentiellement liés au
potentiel considérable de pollution que constituent les déchets radioactifs.

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